Depuis 20 ans, la RSE s’est imposée comme une évidence dans les PME et ETI. À tel point qu’aujourd’hui, 95 % des entreprises de plus de 50 salariés ont une “politique RSE”.
Sur le papier, c’est rassurant.
Dans les faits ? Beaucoup de poudre aux yeux.
Plutôt que de transformer en profondeur leur modèle, une majorité d’entreprises restent au stade cosmétique :
✅ rapport annuel RSE joliment illustré
✅ actions ponctuelles déconnectées du cœur de métier
✅ communication rassurante pour cocher les cases clients et investisseurs
Et pourtant, l’urgence écologique, sociale et économique exige un changement d’échelle.
Il ne s’agit plus de “faire un peu mieux” ou de “limiter les dégâts” ; il s’agit de repenser nos façons de produire, vendre, collaborer, innover.
Voici comment passer de la RSE cosmétique à une transformation réelle et crédible.
🚨 1. Comprendre pourquoi la RSE cosmétique est devenue un piège
La RSE cosmétique, c’est :
- un label ISO, sans changement réel sur le terrain,
- des journées solidaires, sans lien avec le business,
- des LED au plafond et du tri sélectif, pendant qu’on continue à vendre des produits jetables,
- un rapport RSE lu uniquement par le service com et ignoré du COMEX.
Pourquoi est-ce un piège ?
Parce que ça crée une illusion de progrès, qui endort l’entreprise et ses parties prenantes.
On se dit “on fait déjà des choses”, et on évite les questions qui fâchent :
- Mon modèle économique est-il soutenable à long terme ?
- Mes produits ou services sont-ils alignés avec les enjeux sociaux et environnementaux ?
- Mon entreprise a-t-elle une utilité sociétale claire ?
- Est-ce que je transforme ou je rafistole ?
En résumé : la cosmétique RSE apaise la conscience mais retarde la vraie bascule.
💥 2. Décider de basculer : un acte stratégique, pas moral
Passer de la RSE cosmétique à la transformation réelle, ce n’est pas :
❌ faire preuve de “gentillesse”
❌ faire plaisir au service communication
❌ céder à une mode
C’est un acte stratégique.
C’est anticiper les changements de marché, de régulation, de talents, d’attentes clients.
C’est prendre position avant d’y être forcé.
Dans les prochaines années, les PME et ETI qui ne transforment pas leur modèle se retrouveront confrontées à :
- des clients qui exigent des preuves (et pas des promesses),
- des talents qui choisissent leur employeur en fonction du sens,
- des investisseurs et financeurs qui intègrent des critères ESG,
- des régulateurs qui imposent des normes de plus en plus strictes.
Mieux vaut être en avance que de courir derrière.
🛠️ 3. Concrètement, comment opérer la bascule ?
Voici les grands leviers que nous voyons sur le terrain, testés et éprouvés avec les entreprises qu’on accompagne.
➤ Repenser le cœur du modèle
La transformation commence au cœur du business, pas à la périphérie.
Questions clés à se poser :
- Qu’est-ce que je vends ? À qui ? Pour quel usage ?
- Mon offre est-elle compatible avec un monde bas carbone, inclusif, sobre en ressources ?
- Puis-je réinventer une partie de mon portefeuille pour répondre à ces enjeux ?
Exemples :
- Une entreprise textile qui passe du neuf au seconde main.
- Une boîte de BTP qui développe des matériaux bas carbone.
- Une ETI industrielle qui transforme ses déchets en ressources.
👉 Pas besoin de tout révolutionner du jour au lendemain. Mais il faut identifier les zones à transformer.
➤ Intégrer l’impact dans les arbitrages stratégiques
La RSE n’est pas un département.
C’est un prisme qui doit guider les décisions stratégiques :
- Quels produits développer ?
- Quels marchés adresser ?
- Quelles chaînes d’approvisionnement choisir ?
- Quels partenaires embarquer ?
Chez les entreprises les plus avancées, l’impact est présent dans les comités stratégiques, pas juste dans un reporting annuel.
➤ Impliquer les équipes, pas juste le COMEX
La transformation ne se décrète pas d’en haut.
Elle se construit avec les équipes.
Les entreprises qui réussissent à transformer :
- associent les salariés à la définition des enjeux,
- forment au passage à l’action,
- créent des moments de co-construction,
- donnent du pouvoir d’agir à tous les niveaux.
Exemple : un industriel qui a lancé un programme “1 idée, 1 impact” pour faire remonter les initiatives terrain.
➤ Mesurer ce qui compte vraiment
On ne pilote pas ce qu’on ne mesure pas.
Cela veut dire :
- Identifier des indicateurs d’impact pertinents (CO₂, biodiversité, inclusion, circularité, etc.).
- Mettre en place des outils de mesure simples, compréhensibles par tous.
- Suivre les progrès, partager les résultats (y compris les ratés).
Le reporting RSE n’est plus un document de 60 pages ; c’est un outil vivant de pilotage.
➤ Travailler son écosystème
Aucune entreprise ne se transforme seule.
Il faut embarquer :
- les clients, en expliquant pourquoi et comment on change,
- les fournisseurs, en co-construisant de nouvelles solutions,
- parfois même les concurrents, via des démarches collectives.
Exemple : des ETI agroalimentaires qui partagent leurs bonnes pratiques pour réduire l’empreinte carbone des filières agricoles.
➤ Oser l’inconfort et la transparence
La transformation réelle, c’est aussi accepter :
- de parler des zones d’ombre,
- de reconnaître ce qui ne va pas,
- d’annoncer des objectifs ambitieux (et risqués).
La transparence crée de la crédibilité. Le bullshit détruit la confiance.
🚀 4. Les bénéfices inattendus de la transformation
Souvent, les PME et ETI s’engagent dans la transformation pour des raisons de compliance ou de pression marché.
Mais sur le chemin, elles découvrent des bénéfices inattendus :
- Une meilleure attractivité des talents.
- Une fierté et une cohésion interne décuplées.
- Des gains d’efficacité opérationnelle (moins de gaspillage, moins de coûts cachés).
- Des opportunités de marché nouvelles.
- Une image renforcée auprès des clients et partenaires.
La transformation réelle est un levier d’avantage compétitif.
💬 5. Ce qu’on voit sur le terrain (et qu’on ose dire)
Chez Les Disjoncteurs, on accompagne tous les jours des entreprises qui veulent basculer.
Et on voit clairement :
- Ce qui marche : aligner COMEX + terrain + écosystème, piloter par la preuve, s’autoriser à expérimenter.
- Ce qui échoue : traiter l’impact comme un gadget, s’arrêter à la com, cloisonner la démarche.
On voit aussi des dirigeants lucides, courageux, qui nous disent :
“On a compris qu’on n’a plus le choix. Maintenant, on veut savoir comment faire.”
La bonne nouvelle : il y a des méthodes, des outils, des approches éprouvées.
Mais il faut accepter d’y aller pour de vrai. Pas à moitié.

📣 6. Conclusion : du cosmétique au systémique
Nous entrons dans une nouvelle ère : celle où les entreprises ne seront plus jugées sur ce qu’elles disent, mais sur ce qu’elles font.
La transformation réelle n’est plus une option.
C’est un enjeu de survie, de compétitivité, d’attractivité.
Si vous êtes une PME ou une ETI, posez-vous la question simple :
Est-ce que je veux continuer à faire un peu de RSE cosmétique, ou est-ce que je veux transformer pour de vrai ?
Chez Les Disjoncteurs, on est là pour accompagner ceux qui choisissent la deuxième voie.
Sans bullshit, sans greenwashing, sans jargon.
Avec des outils, des méthodes, et une énergie d’action.
Envie d’en discuter ? Contactez-nous. On adore secouer les modèles établis.
