Kiabi Village : l’innovation au cœur du quotidien

Pendant longtemps, l’innovation chez les retailers se jouait dans les labos R&D, les incubateurs, les showrooms parisiens ou les hackathons déconnectés du terrain.

Kiabi vient de retourner la table avec le Kiabi Village, un lieu qui n’a de “village” que le nom — parce qu’en réalité, c’est une mini-société orchestrée pour transformer un modèle de l’intérieur.

Installé à Lezennes, près de Lille, ce nouveau “siège pas comme les autres” est une réponse directe à une question qu’on se pose souvent chez Les Disjoncteurs :

Et si l’innovation ne venait pas de la techno, mais du fait de remettre l’entreprise là où ça compte vraiment — au contact du réel ?


Le Kiabi Village, c’est 30 000 m² d’espaces décloisonnés, ouverts et hybridés.

Mais ce n’est pas une histoire d’immobilier. C’est une histoire de posture.

En réunissant 1 200 collaborateurs, un magasin laboratoire de 3 000 m², une crèche, un espace associatif, un espace bien-être, des lieux de restauration, de formation, et des salles ouvertes au public… Kiabi a reconfiguré non pas ses bureaux, mais son modèle organisationnel.

Ce n’est plus :

  • le siège d’un côté, les magasins de l’autre
  • les RH d’un côté, les clients d’un autre
  • la stratégie d’un côté, l’expérience terrain à mille kilomètres

C’est tout ça, ensemble. En même temps.

Ce choix d’hybridation n’est pas un effet de style. Il matérialise une conviction forte :

C’est au plus près du quotidien que naît l’innovation. Pas dans les présentations PowerPoint.


Ce qui se passe au cœur du Kiabi Village, c’est une révolution douce mais radicale : le magasin redevient un lieu de R&D.

Le “Kiabi Lab Store” n’est pas une vitrine. C’est une machine d’observation, d’expérimentation et de feedback direct.

Quelques initiatives testées :

  • 100 % RFID : tous les produits sont tagués pour fluidifier les stocks et les parcours en caisse.
  • Caisse mobile et paiement autonome : pour diminuer les irritants et libérer les collaborateurs pour l’accueil et le conseil.
  • Service de seconde main “Beebs by Kiabi” : les clients revendent directement leurs vêtements, en magasin.
  • Personnalisation textile sur place : broderies, impressions, patches.
  • Zoning repensé pour favoriser la fluidité, les découvertes spontanées et les parcours famille.

Tout est testé, observé, ajusté, en boucle rapide. Et — fait rare dans le retail — les équipes siège et terrain vivent tout cela ensemble, dans le même espace.

L’objectif ? Transformer l’entreprise en un système apprenant permanent.


Chez Kiabi, on ne parle pas d’innovation pour innover.

On parle d’innovation utileaccessibleancrée dans les usages réels.

Et ça change tout.

Ce n’est pas une innovation “de vitrine” pour impressionner les investisseurs ou les médias, mais une innovation qui répond à des questions simples :

  • Est-ce que c’est plus simple pour le client ?
  • Est-ce que ça valorise le travail du collaborateur en magasin ?
  • Est-ce que ça a du sens à l’échelle d’un réseau de plus de 500 magasins ?
  • Est-ce que ça réduit notre impact sur la planète ?

Cette exigence de simplicité et de cohérence pousse à faire moins de gadgets, plus d’améliorations systémiques. Et ça, ça force le respect.


Dans la plupart des boîtes, innover = monter une BU à part.

Chez Kiabi, l’ambition est tout autre : faire de chaque collaborateur un contributeur potentiel à l’innovation.

Comment ?

  • Par des espaces ouverts et modulables où les équipes changent de place selon les projets.
  • Par des temps formels et informels de co-construction, avec des clients, des partenaires, des associations.
  • Par la transversalité systémique : les RH bossent avec les gens du commerce, les équipes digital collaborent avec les équipes magasins, les fonctions support ne sont plus “ailleurs”.

Ce n’est pas une question d’agilité sur les slides. C’est de l’agilité structurelle, spatiale, culturelle.

Et ce que ça permet, c’est une vitesse de test-apprentissage que beaucoup d’entreprises rêveraient d’avoir.


Une innovation puissante du Kiabi Village est souvent reléguée en bas de page dans les articles : la crèche inter-entreprises ouverte au quartier.

C’est pourtant un signal fort :

  • Oui, une entreprise peut assumer son rôle social dans son territoire.
  • Oui, elle peut offrir à ses collaborateurs un cadre de vie plus compatible avec la réalité des familles.
  • Oui, elle peut intégrer des parties prenantes qu’on oublie souvent dans les démarches d’innovation : les enfants, les aidants, les voisins.

Autre exemple : la Maison des Associations intégrée au Village, avec 100 m² dédiés à des collectifs locaux.

Ce ne sont pas des “gestes”. Ce sont des infrastructures intégrées.

Et ça envoie un message : l’innovation ne se fera pas sans les citoyens.


Le Kiabi Village incarne une autre transformation majeure : celle d’une RSE intégrée.

Trop d’entreprises mettent l’impact en silos : d’un côté le business, de l’autre la com RSE.

Ici, c’est l’inverse : l’impact est structurant.

  • Économie circulaire : avec l’intégration de Beebs, Kiabi devient un acteur actif de la seconde main, pas un simple relais.
  • Sobriété : les nouvelles constructions sont pensées pour réduire leur empreinte, les flux internes sont optimisés.
  • Accessibilité : l’ambition reste d’habiller toutes les familles, sans exclure sur le prix ni sur l’image.
  • Social : l’accueil de structures locales, la crèche, les recrutements inclusifs.

C’est ça, une transformation réelle. Pas du “cosmétique RSE”. Du structurel, visible, mesurable.


Il y a quelques années, certains auraient ricané : “Une boîte de fast fashion qui se veut à impact ?”

Aujourd’hui, Kiabi ne prétend pas être parfaite. Mais elle avance, vite, fort, et dans la bonne direction.

Et surtout : elle démontre qu’une marque populaire peut devenir un acteur régénératif.

C’est quoi une entreprise régénérative ?

  • Une boîte qui ne se contente pas de “réduire son impact” mais qui crée des effets positifs sur son environnement.
  • Une entreprise qui fait évoluer les usages, les attentes, les habitudes de consommation.
  • Un acteur économique qui prend soin des gens, des territoires et des générations futures.

Kiabi n’y est pas encore. Mais elle trace une trajectoire. Et c’est cette trajectoire qui mérite d’être regardée.


Ce que fait Kiabi avec son Village, c’est un acte politique au sens noble du terme.

C’est une démonstration que l’innovation n’a de valeur que si elle est vécue, partagée, utile, responsable.

Et c’est un appel à toutes les entreprises, PME comme grandes structures, à se poser les bonnes questions :

  • Mon organisation est-elle un frein ou un levier pour innover ?
  • Suis-je au contact du terrain ou enfermé dans une tour d’ivoire ?
  • Mes innovations changent-elles vraiment la vie des clients, des salariés, de la planète ?
  • Est-ce que je construis un écosystème, ou est-ce que je reste centré sur moi ?

Le Kiabi Village, ce n’est pas un gadget architectural.

C’est une réponse stratégique, humaine, politique, systémique aux défis de notre temps.

C’est une manière de remettre le terrain au centre, de reconnecter le business à la vie, de faire de l’innovation un acte concret, pas un concept fumeux.

Et surtout, c’est un appel à toutes les entreprises qui veulent — comme Les Disjoncteurs — construire les futurs désirables, sans attendre qu’il soit trop tard.

Alors si vous cherchez un modèle qui prouve que transformation, impact et business populaire peuvent coexister : allez voir ce qu’il se passe à Lezennes.

Chez Les Disjoncteurs, on aime les entreprises qui disjonctent pour de bon.

Et là, clairement : ça commence à péter les bons câbles.