Pendant longtemps, le monde économique nous a vendu une fausse équation : plus de rentabilité = moins d’impact. Ou, inversement, plus d’impact = moins de rentabilité.
Dans l’imaginaire collectif, l’impact était pour les ONG, les associations, les “gentils”, pendant que la rentabilité et l’ambition appartenaient aux “vrais” entrepreneurs, à ceux qui jouaient pour gagner.
Cette opposition est non seulement dépassée, elle est devenue dangereuse.
Elle empêche des générations entières d’entrepreneurs, de dirigeants, d’investisseurs et de collectivités d’activer les leviers dont nous avons besoin pour transformer nos modèles économiques.
Aujourd’hui, il faut réapprendre à penser ET au lieu de OU.
Oui, on peut avoir de l’impact. Oui, on peut être rentable. Oui, on peut avoir de l’ambition. Et non, il n’est pas nécessaire de choisir entre les trois.
🌍 1. Pourquoi cette fausse opposition nous freine collectivement
Depuis des décennies, on oppose dans les discours économiques :
– le “dur” (rentabilité, croissance, performance)
– et le “mou” (impact, sens, écologie, inclusion)
Résultat : beaucoup de dirigeants n’osent pas engager leur transformation, par peur de sacrifier leur rentabilité ou de passer pour naïfs.
Beaucoup de startups hésitent à intégrer l’impact au cœur de leur modèle, le reléguant à un poste de dépense annexe ou à une opération de communication.
Et beaucoup d’investisseurs considèrent encore que l’impact rime avec retour financier réduit.
En résumé : on marche sur la tête.
Nous sommes au XXIᵉ siècle, dans un monde où :
– les ressources sont limitées,
– les talents cherchent du sens,
– les consommateurs veulent des preuves, pas des promesses,
– et les régulations deviennent de plus en plus strictes.
Penser que l’on pourra continuer à scaler “à l’ancienne” est un non-sens stratégique.

📈 2. Impact et rentabilité : les preuves que ça fonctionne
Arrêtons les fantasmes, regardons les faits.
De nombreuses entreprises montrent qu’il est possible de combiner impact et performance économique.
Quelques exemples emblématiques :
- Patagonia : croissance rentable et activisme environnemental radical.
- Too Good To Go : modèle freemium B2B2C anti-gaspillage, à la fois profitable et à fort impact sociétal.
- Interface (moquettes modulaires) : réduction massive des émissions carbone, tout en augmentant les marges.
- Back Market : leader du reconditionné, modèle circulaire, levées de fonds massives et forte profitabilité.
- Lita.co : plateforme d’investissement participatif à impact, qui a levé des millions tout en redirigeant l’épargne vers des projets vertueux.
Même dans les PME, les exemples existent :
- Une entreprise de BTP qui valorise ses déchets et décroche de nouveaux marchés.
- Un logisticien qui optimise ses flux pour réduire son empreinte carbone et baisser ses coûts.
- Un fabricant qui intègre de l’économie circulaire pour accéder à de nouveaux clients.
Ce n’est pas une question de taille ou de secteur, c’est une question de volonté stratégique.
🛠️ 3. Les leviers concrets pour activer le “ET”
Alors, comment fait-on ? Comment éviter de tomber dans le piège du “OU” ?
Voici les principaux leviers identifiés sur le terrain :
➤ Levier 1 : partir du modèle économique, pas de la communication
L’impact ne doit pas être une couche de peinture verte ou un label sur un packaging.
Il doit être intégré dans le cœur du modèle.
Questions à se poser :
- Mon modèle d’affaires pousse-t-il à consommer plus, ou mieux ?
- Ma chaîne de valeur est-elle alignée avec mes engagements ?
- Ai-je réfléchi à mes externalités négatives et à la manière de les réduire ?
Quand l’impact est au cœur du modèle, il devient un moteur de différenciation et de performance.
➤ Levier 2 : faire de l’impact un moteur d’innovation
Les contraintes environnementales et sociales peuvent devenir des catalyseurs d’innovation.
Exemples :
- Concevoir des produits réparables, réutilisables, recyclables.
- Développer des services d’usage plutôt que de possession.
- Utiliser des matériaux alternatifs à faible impact.
- Repenser les processus internes pour optimiser l’efficacité énergétique.
L’impact est un espace d’exploration, pas un carcan.
➤ Levier 3 : embarquer les talents et les parties prenantes
Les meilleures idées viennent souvent du terrain.
Pour réussir sa transformation, il faut embarquer :
- les collaborateurs (en les associant aux réflexions et aux décisions),
- les clients (en les écoutant vraiment),
- les fournisseurs (en co-construisant de nouvelles solutions),
- et parfois même les concurrents (via des démarches collectives).
Un projet d’impact réussi est un projet partagé.
➤ Levier 4 : mesurer pour piloter
Pas d’impact sans mesure.
Il ne suffit pas de dire “on fait mieux”, il faut savoir dire combien mieux.
Cela passe par :
- la définition d’indicateurs pertinents (carbone, inclusion, circularité, etc.),
- la mise en place d’outils de suivi,
- et la transparence (interne et externe) sur les résultats.
Ce qui se mesure s’améliore.
➤ Levier 5 : trouver les bons financeurs
Tous les investisseurs ne sont pas prêts à financer des modèles à impact.
Mais de plus en plus de fonds, de banques, de family offices, d’organismes publics intègrent des critères ESG ou à impact positif.
Le financement ne doit plus être un frein, à condition de bien cibler ses partenaires.
💥 4. L’ambition comme catalyseur
Là où beaucoup échouent, c’est qu’ils sous-estiment l’ambition nécessaire.
Faire un peu d’impact à petite échelle, c’est bien.
Mais transformer un marché, changer des comportements, faire bouger des filières entières : ça demande de la vision et de l’ambition.
Les entrepreneurs et dirigeants de la nouvelle génération doivent :
assumer des ambitions fortes,
ne pas avoir peur de déranger,
refuser les compromis mous,
et surtout, penser à l’échelle de la transformation nécessaire.
Comme le dit le philosophe américain Buckminster Fuller :
“On ne change jamais les choses en combattant la réalité existante. Pour changer quelque chose, construisez un nouveau modèle qui rend l’ancien obsolète.”
🚀 5. Les Disjoncteurs : notre posture face à ces enjeux
Chez Les Disjoncteurs, nous refusons le faux dilemme entre impact et rentabilité.
Nous croyons qu’une transformation stratégique réussie est celle qui aligne :
✅ l’exigence économique,
✅ l’ambition d’impact,
✅ l’énergie d’action.
Concrètement, nous accompagnons startups, scale-ups, PME, ETI, collectivités pour :
- challenger leurs modèles,
- identifier leurs leviers de transformation,
- créer des feuilles de route ambitieuses mais réalistes,
- embarquer leurs parties prenantes,
- et surtout… passer à l’action.
Pas de bullshit, pas de greenwashing, pas de blabla : juste des résultats tangibles.
📣 6. Conclusion : un appel à disjoncter (pour de vrai)
Si vous êtes une startup en phase de croissance, une PME qui veut basculer, une collectivité qui cherche à embarquer ses écosystèmes, vous n’avez pas à choisir.
Vous pouvez être ambitieux.
Vous pouvez être rentable.
Vous pouvez avoir de l’impact.
Et si on vous dit le contraire, appelez-nous. On adore faire mentir les vieilles croyances.
À venir sur le blog :
– Des cas concrets
– Des outils pratiques
– Des interviews inspirantes
– Des coups de gueule pour bousculer le statu quo
