Comment Back Market a retourné le marché du reconditionné (et ce qu’on peut en apprendre)

Retour en 2014.

Trois jeunes Français bossent dans le e-commerce : Thibaud Hug de Larauze, Quentin Le Brouster, Vianney Vaute.

Ils voient défiler des palettes de matos électronique, mais surtout : des tonnes de produits parfaitement reconditionnables envoyés à la benne.

Le déclic ? Une visite dans un atelier de reconditionnement.

Compétence, rigueur, technicité… mais aucune image de marque. Dans l’esprit des gens, reconditionné = camelote.

Alors, ils posent une question toute simple :

“Et si on créait la vitrine du reconditionné premium ?”

Pas une brocante en ligne.

Une marketplace stylée, fiable, exigeante, qui met en avant les meilleurs reconditionneurs, avec garanties, SAV, et UX béton.

Back Market naît.

Un nom qui claque. Une ambition qui dépasse la réparation : débrancher le réflexe du neuf.


2015–2017 : la rampe de lancement.

Back Market commence avec 6 reconditionneurs, une levée de 300 000 €.

Puis 7 millions. Puis 29.

Les clients affluent. Le catalogue s’élargit : smartphones, ordis, électroménager.

Le mot “reconditionné” entre dans les habitudes.

2018 : les États-Unis.

Back Market tente l’improbable : imposer une startup française dans un marché hyper concurrentiel.

Résultat ? Ça prend. Fort.

Mais le back-office vacille.

2019 : premier crash-test.

Une enquête de 60 Millions de Consommateurs pointe du doigt les garanties insuffisantes.

Réponse : Back Market resserre sa sélection, renforce son SAV, et monte en exigence.

Première leçon : pas d’impact sans rigueur.

2020 : le Covid comme catalyseur.

Explosion de la demande pour l’équipement télétravail.

Back Market double son volume de ventes, et lève 110 millions d’euros.

Le reconditionné passe de plan B à plan A grand public.

2021 : la licorne.

Back Market devient l’une des plus grosses licornes françaises, valorisée plus de 5 milliards de dollars.

Mais la pression monte : qualité, taxes, rentabilité, RH.

2022–2023 : l’ajustement.

Fin du cash facile, inflation, consolidation du marché.

Back Market réduit la voilure, stoppe l’expansion tous azimuts.

Nouvelle priorité : la rentabilité avant tout, surtout en Europe.

2024 : 10 ans. Et des chiffres qui parlent.

  • 30 millions d’appareils vendus
  • 15 millions de clients
  • Partenariats avec SonyBouyguesVerizon
  • Catégorie “Verified Refurbished”
  • Une IA pour comparer les modèles et orienter l’achat

👉 Le reconditionné n’est plus un “acte militant”. C’est une norme de marché.


Back Market, ce n’est pas juste un business model malin.

C’est une leçon en stratégie de rupture pour toutes celles et ceux qui veulent construire mieux.

Tu veux entreprendre à impact ? Ne pars pas d’un discours. Pars d’un dysfonctionnement de marché.

Ici : l’électronique jetable.

Et crée un pont entre ceux qui savent réparer et ceux qui veulent consommer autrement.

Simple, mais pas simpliste.

Tu veux être crédible ? Sois exigeant dès le jour 1.

Sourcing, garanties, SAV, UX : tout doit être carré.

Chez Back Market, chaque fail client fait mal — parce que l’image du reconditionné est encore fragile.

Cool ne suffit pas. Il faut être fiable.

Un modèle innovant, c’est des hauts et des bas.

Enquêtes critiques, ralentissements, ajustements RH…

Mais ce qui compte, c’est rester aligné avec la mission. Et s’adapter sans se renier.

“Vous n’y arriverez jamais face à Amazon ou Apple.”

Spoiler : si. Parce qu’ils ont osé structurer un modèle alternatif, désirable, cohérent.

Et parce qu’ils ont articulé impact et scalabilité.

Chaque produit reconditionné vendu par Back Market =

→ 77 kg de CO₂ évités

→ des ressources économisées

→ un emploi maintenu ou créé dans la logistique ou la réparation

C’est de l’économie concrète, pas de la RSE cosmétique.


Parce que chez Les Disjoncteurs, on croit qu’il est temps d’arrêter les incantations.

Et de mettre en avant les modèles qui font le boulot.

Back Market, c’est la preuve qu’on peut :

  • Refuser les règles du jeu imposées
  • Créer un marché alternatif crédible
  • Grandir vite sans renoncer à l’exigence
  • Donner envie sans bullshit greenwashing

C’est une entreprise qui ne se contente pas de parler d’impact.

Elle le matérialise, le structure, le rend scalable.

Alors, à tous les futurs débrancheurs du neuf :

Qui est prêt à passer à l’action ?


Chez Les Disjoncteurs, on aide les startups, PME, ETI et collectivités à :

  • construire des modèles plus justes et durables,
  • structurer leur business sans renoncer à leur conscience,
  • et penser grand sans tomber dans le bullshit.

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⚡ Contenus pour vous aider à vous lancer.

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